Merci pour le commentaire anonyme déposé le vendredi 1er janvier 2010, Jour de l'An, à 22 heures 40 sous l'article "Sciences-Po discriminés ?"
Nous ne parviendrons pas à nous entendre ce qui n'a rien de surprenant.
Comme le dit simplement et à juste titre un enseignant du CRFPA de Paris 12, déjà énoncé à plusieurs reprise sur ce cybercarnet : "malgré l'énoncé de faits incontestables, il y aura toujours quelqu'un pour vous contredire".
On a ici dépassé ce cap avec ce commentaire car il ne s'agit plus de contredire simplement et de raisonner, mais de se livrer à un exercice bien connu : contester, dénigrer, et il en restera toujours quelque chose.
Effectivement, il en reste toujours quelque chose, celle immédiate, ce qu'on a sous les yeux, soumis à notre regard, à notre intellect, à notre critique positive ou négative. Ce n'est pas le moment essentiel ce moment "à chaud".
Ce qui est à redouter, c'est ce qu'il va en rester plus tard, et penser que ce qui étaient des questions, des interrogations que l'on peut légitimement se poser et partager avec des arguments à discuter, va se transformer.
Bref, le danger, on le comprend : une volonté d'uniformisation de la pensée et qui arrange bien car elle permet de mettre un terme à toute pensée divergente.
Concrètement, ce cybercarnet ne changera rien à des états de faits :
- ce cybercarnet n'existait pas en 2007 lorsque l'accès du CRFPA a été ouvert aux étudiants des Instituts d'Études Politiques ;
- ce cybercarnet ne fait que compter et apprendre, d'indiscrétions même de candidats au CRFPA venus de Sciences-Po que certains d'entre eux, sans généraliser, sont prêts à diffuser la "bonne parole" pour rassurer les juristes du cru : "nous sommes des candidats comme vous" ;
- ce cybercarnet ne changera rien au taux de réussite (admission) au CRFPA à Paris 12 des candidats venus de Sciences-Po, taux avoisinant les 90 % ;
- ce cybercarnet n'a pas pour vocation à mener à la pensée unique ;
- ce cybercarnet ne peut rien changer et ne veut rien changer, il n'a aucune vocation pour se faire, mais uniquement le MONTRER, le faire apparaître, afin de ne plus entendre des discours contraires qui proviendraient de rumeurs sans fondements, et qui non vérifiées, finiraient comme devant être considérées comme la VÉRITÉ.
Mais, on le sait, la vérité provient de l'étalage de toutes les données. Il faut donc tout dire pour l'obtenir, les personnes à qui les données sont soumises en faisant leur tri, qui s'il est impartial, objectif, devrait conduire à, sur le moment, une vérité. Dans le temps, cette vérité deviendra relative. Sur l'instant, elle ne peut que durer le temps de la prise du cliché photographique, l'objet du sujet photographique ayant lui-même été truqué. La vérité de l'instant peut donc n'être qu'un mensonge, qui pourtant sera bien en soi une vérité, une vérité fausse (oxymore).
Effectivement, on peut se noyer rapidement sur le site de Sciences-Po avec ses citations d'innombrables célébrités qui ont réussi, ces entreprises du CAC40 qui détruisent l'économie nationale pour servir des actionnaires, depuis plusieurs décennies déjà, venus d'ailleurs. On ne voit que des apparences en nous montrant ces entreprises du CAC40 comme des entreprises "françaises", alors que leurs actionnaires sont massivement étrangers.
On peut également aller voir sur le site de Sciences-Po la page d'accueil et sa colonne de droite, par très large, mais contenant toutes les publications internet de ce site qui sont réservées "aux adhérents".
Mais, la question n'est pas tant d'aller sur ce site que d'y être allé au moins plusieurs fois et ne pas prêter le flanc à certains discours verbaux (ou écrits ici) qui vont à l'encontre même de ce que la vérité voulue par Science-Po lui-même présente.
En résumé, cette vérité est d'une simplicité enfantine : en 2007, l'accès au CRFPA a été ouvert aux candidats des Instituts d'études politiques suite à une réflexion qui n'a certainement pas été très longue à mener et à mettre en place, les diplômés de Sciences-Po étant nombreux et insérés dans tous les rouages de la vie politique, économique et judiciaire. L'atavisme est là. Il ne leur a pas été si compliqué de découvrir avec appréhension qu'ils n'avaient plus de débouchés suffisants pour leur propres diplômés. Il fallait donc en trouver de nouveaux.
Oui, c'est normal jusqu'à ce stade car les juristes sont pour la plupart (il y a des exceptions) des gens modestes et humbles, raison pour laquelle ils apprennent le droit plutôt que d'aller dans des grandes écoles, alors que leurs capacités cognitives sont similaires. Leurs prétentions ne sont pas démesurées et leur débouché "naturel", c'est le droit avec ses deux branches, celle du public et celle du privé. Pour celle du public, les concours administratifs sont là pour les servir, à défaut desquels une entreprise privée a toujours besoin de juriste, mais toujours considéré comme "une bouche à nourrir" qui n'apporte pas grand chose par rapport aux "cadres commerciaux".
Pour celle du privé, paradoxalement, il faut passer par le public pour devenir avocat, l'avocat étant néanmoins le débouché de prédilection du juriste qui réussi à franchir les innombrables étapes de son cursus avec plus ou moins de facilités.
Certains candidats au CRFPA, afin de casser le moral des autres, ce qui est incontournable lorsque les épreuves arrivent, expliquaient, à qui voulait l'entendre, qu'eux n'avaient travaillé que le matin de l'épreuve, deux minutes avant d'entrer dans la salle d'examen (exagération !), et que ceux qui avaient travaillé toute l'année avaient finalement sacrifié une (belle) année de leur vie.
Tout cela, on connait, mais jamais assez. On devrait mieux le connaître : ce sont des questions "d'environnement" qu'il faut savoir écouter lorsque les enseignants en parlent, toujours très instructives sur l'état d'esprit qui doit guider le futur "défenseur" dans sa démarche, y compris de réussite.
Bien entendu, les avocats ne vivent pas tous dans le luxe et l'oisiveté, mais il en existe certains, tout de même, dont on peut se demander si la fréquence de leur présence sur les plateaux de télévision, y compris pour les chaînes les moins regardées, n'est pas en mesure d'influencer le temps qu'ils consacrent réellement à l'étude de leur dossier, de la législation, et de la jurisprudence, trois éléments qui réunit, peuvent conduire au succès du dénouement.
D'autres, dont certains de nos enseignants, nous mettent en garde contre le risque d'indigence de beaucoup d'avocats, ce qui malheureusement n'est pas reçu lorsque les candidats se sont engagés dans leur démarche et ne pensent plus qu'à leur réussite.
Il est exact qu'il faut aller consulter la page :
http://www.cnb.avocat.fr/Les-Chiffres-cles-de-l-Observatoire-Decembre-2009_a761.html
puis naviguer un peu dans ce site pour trouver d'autres informations chiffrées par toujours très récentes.
Ils avaient été relatés l'an passé sur ce cybercarnet.
Cela ne dissuade pas les candidats, qui à l'inverse ne sont pas beaucoup poussés à la prudence lorsque, pour ne parler que de l'EFB, on leur propose rapidement un prêt d'un montant qui n'a rien de ridicule avant même d'avoir gagné le premier euro d'honoraires. Mais il faut de l'argent pour commencer à faire de l'argent, pour l'écrire avec une certaine vulgarité.
Bref, à l'imprudence ne doit pas s'ajouter la désinformation.
Il faut aller s'informer sans se décourager par des nombres alarmants donnés ici ou là.
Puis la réalité concrète viendra pour les uns et les autres, changeante, évolutive.
Et on comprendra que la "défense", c'est également se défendre, ce qui ne nécessite pas moins de connaissances, de méthodologie et d'organisation.
Et se défendre, cela dépasse largement le mandat ad litem donné à l'avocat.
La nouvelle grande réforme, aujourd'hui placardisée, devrait ressortir sous peu, et elle ne va pas aller sans ressembler au déplorable exemple de France Télécom pour lequel le managment n'a pas changé d'un poil récemment malgré le scandale.
Dans notre univers, cela nous rappellera le fiasco d'Outreau : qu'est-ce qui a changé depuis ?
Des discours, des réformettes, mais rien pour véritablement rendre les magistrats responsables, ce qui n'est pas une mince affaire, car qui va s'occuper de leur responsabilité ?
D'autres magistrats ?
Et l'atavisme alors, il est déjà oublié ?
Pour rappel, notre idée est qu'avec cette responsabilité concrète et effective, un programme "électoral" d'une décennie, on mettra fin à une inflation législative galopante qui dépasse même ses auteurs, et le juge reprendra une place qu'il n'aurait jamais dû quitter ces dernières décennies (car cela fait maintenant trois décennies révolues que cela dure, et cela commence à faire long - maintenant, il serait temps que cela fasse long feu).
Chacun peut se forger son idée, divergente : c'est la liberté.