jeudi 9 juillet 2009

Des droits de l'homme bien modestes : ce "suicide" en GAV, cette condamnation de la France sur l'article 3,... est-ce que cela va s'arrêter ?

Nos droits de l'homme sont bien mal en point et leur respect n'empêche pas les morts ni les actes qui vont à l'encontre de leur respect, pourtant essentiel.
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1) Certainement ne saurons-nous jamais le détail de ce "suicide" dans des locaux de GAV à Firmini (42 - Loire), puisque, selon France Info, la caméra de surveillance qui équipe obligatoirement tous les locaux de GAV depuis des années déjà, était malencontreusement en panne. En général, de tels locaux sont dénués de tout point d'attache, haut ou bas. S'y suicider par pendaison en peut qu'être la circonstance que les locaux étaient vétustes et comportaient un point haut d'attache, en plus que le prévenu ait la matière pour se pendre (lacets, cravate, ceinture), qui leur sont pourtant ôtés dès leur placement dans un tel local, sous la garde de l'État.
D'ailleurs, dans quel classification civile peut-on "ranger" un gardé à vue adulte et privé de sa liberté d'aller et venir, et placé sous la garde de l'État ? Devient-il de facto un majeur protégé puisqu'il n'est plus le gardien de lui même, contrairement à un majeur "ordinaire" ?
Quelqu'un a-t-il la réponse ?.
Finalement, la mort de cet homme, pour lequel il convient de n'avoir aucun point de vue sur son éventuelle culpabilité ou non, n'est qu'un simple problème technique. Le "chien de garde" de la démocratie, faute d'images probantes, ne pourra affirmer plus que la version officielle, sauf à se livrer à des prospectives qui ne relèvent pas de la réalité concrète de la défense des droits de l'homme.
L'intérêt de la médiatisation importante qui va être faite de cette affaire dans les heures et jours qui viennent est probablement que l'on va assister à une chute bienvenue des GAV qui ne présentent aucune justification d'aucune sorte, soit la plupart d'entre elles. On regardera les nombres avec la plus grande attention, car la GAV est le premier acte attentatoire aux droits de l'homme, comme prodrome à une suite d'actes et notamment le fichage informatisé.
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2) Sans plus d'informations sur cette nouvelle violation de l'article 3 de la CSDHLF par la France, il n'est pas dit qu'elle n'en fasse pas appel à la Grand'Chambre si l'arrêt rendu provient seulement d'une chambre.
On a réellement du mal à imaginer que les droits de l'homme soient si abstraits que les hautes juridictions françaises s'évertuent aujourd'hui à couper le pied à la CEDH en s'en prévalant elles-mêmes, ce qui ne constitue pas leur rôle (cette dernière affirmation devrait vous faire réagir), puis être comprise, une fois l'apparence dépassée), et notamment l'élaboration d'une "doctrine" nationale qui ne peut que scléroser notre droit et aboutir dans quelques temps à une recrudescence des condamnations, pas uniquement sur l'article 6 de la CSDHLF, ce qui n'est déjà pas rien ni à banaliser : les gens vieillissent pendant qu'on étudie longuement leur dossier !
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