La décision d'une chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris de libérer le fameux avocat Monsieur Karim Achoui est-il en mesure de donner seul satisfaction au regard de la présomption d'innocence ?
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N'est-ce qu'une symptôme de guérison ou une volonté de traitement ?
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Doit-on se satisfaire de cette décision très médiatisée, exceptionnelle en tous points (une libération après une condamnation au fond en première instance) pour en tirer une quelconque conclusion réaliste sur le respect de la présomption d'innocence ?
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La Chancellerie n'a-t-elle pas ordonné à son parquetier de mettre la pédale douce alors qu'il est certain que si la décision était allée en sens contraire, la procédure aurait continué et serait inévitablement arrivée devant la CEDH, dont on ignore bien dans quel sens elle aurait pu trancher, sachant la modulation du verbe de ses décisions ?
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Les juges du fond, le lendemain du début de la comparution du juge Burgaud devant la formation disciplinaire du CSM dans la Grand'Chambre de la cour de cassation, ne font-ils pas d'une pierre deux coups : on met en oeuvre concrètement la présomption d'innocence, mais on ne parle plus du désastre d'Outreau ?
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Il y a beaucoup plus à dire sur cette concomitance, mais il faut observer encore, observer si la décision favorable à l'avocat fera école pour les milliers autres détenus en maisons d'arrêts, également présumés innocents, et pour beaucoup d'entre eux, contre qui, mis à part des accusations et autres allégations, aucun élément matériel n'a encore été trouvé pour déterminer leur éventuelle future culpabilité.
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