La question n'est pas d'un grand mystère.
Il s'agit bien comme certains pouvaient le penser d'un nombre d'avocats, nombre d'ailleurs approximatif car le barreau de Paris n'est pas disposé à discuter du sujet, sujet qui n'est qu'un secret de Polichinelle, certes, mais qui néanmoins fâche.
Tout cela mérite un article beaucoup plus approfondi que vous n'aurez pas ce soir, d'abord parce que l'auteur du cybercarnet attend vos contributions par un commentaire, même anonyme.
Tous ensemble, nous parviendrons à en savoir plus, à le comprendre, et à le mettre en relation avec les réformes judiciaires en cours.
Trois mille sur vingt mille, c'est de façon approximative le nombre d'avocats placés en sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire au seul barreau de Paris soit quinze pour cent de ses membres.
La France compte plus de quarante-sept mille avocats.
Souvenez-vous de la loi n° 90-1259 du 31 décembre 1990 portant réforme de certaines professions judiciaires et juridiques (NOR:JUSX9000027L), la "petite fusion", après la "grande fusion" de 1971.
Depuis 2005, certains ont entendu parler de la loi n° 2005-845 du 26 juillet 2005 de sauvegarde des entreprises et particulièrement de son article 5 (article L.611-5 du code de commerce, où sans le dire tout en le disant, les avocats peuvent dorénavant passer à la moulinette du "RJ-LJ", car certains d'entre eux ont vécu sur un grand train, mais en oubliant de payer leurs charges sociales et fiscales.
Les procédures sont en cours, et à terme, le barreau de Paris va se voir fortement renouvelé, voire plus simplement encore, amoindri.
Certains ont connaissance d'avocats qui ont d'ores et déjà renoncé à leur métier car ils n'avaient pas de clients.
Le nombre sus-évoqué ne concerne que le barreau de Paris. Il faut donc le démultiplier pour la France entière, mais pas de façon arithmétique, car tous les barreaux ne sont pas concernés de façon équivalente, et heureusement...
Vos contributions sont donc bienvenues pour compléter cette prétendue information, car lorsqu'une candidate a indiqué qu'il s'agissait du nombre d'avocats au RMI, elle n'était pas loin de la bonne réponse, sans voir que ce nombre ne concernait que le barreau de Paris et qu'en réalité, il ne s'agit même pas de parler du RMI, mais beaucoup plus gravement de dettes sociales et fiscales d'une ampleur inégalée : des dizaines de millions d'euros sont en jeu, actuellement.
Il faut donc cumuler un troisième paramètre aux deux autres évoqués antérieurement dans d'autres articles :
- les avocats en place et qui se sont fait leur place ne lâchent pas (le stock est là),
- le flux entrant ne progresse pas ce qui permet de ne pas empirer la situation, et à terme (proche),
- la profession va probablement se dégonfler après la "grande fusion" de 1971 et la "petite fusion" de 1990.
La réforme de la "carte judiciaire" de Mlle Rachida Dati, dont on se souviendra, prend dans une certaine mesure en compte ce réalisme économique, car ces dettes sociales et fiscales, ces avocats vont devoir finir par les payer.
Certains voient d'un assez bon oeil cette épuration (le terme n'est pas trop fort et est bien un substantif français qui n'est pas réservé à certains domaines, n'en déplaise à des grincheux).
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Vous comprendrez aisément, au moins pour ceux qui l'ignoraient, qu'il n'était pas utile de dévoiler de tels nombres avant la fin des oraux d'exposé-discussion avec le jury, afin de ne pas ajouter au stress d'une épreuve intermédiaire (le CRFPA), avant de passer le C.A.P.A. en 2008, l'idée que le certificat n'empêchera pas certains de ne jamais devenir avocats, et même si le taux de réussite du C.A.P.A. est très élevé, il n'est pas pour autant automatique, et qu'à l'issue, certains feront en tout état de cause un autre métier, soit par choix, soit par nécessité.
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Incise.
Cela n'est pas dénué de lien avec les "riches" de plus en plus riches et les "pauvres" de plus en plus pauvres. Au milieu, la classe moyenne n'est plus stable, mais suit deux chemins divergents , l'un vers l'enrichissement, et l'autre vers l'appauvrissement.
Pourquoi ces chemins divergents ?
Mais en partie à cause de avocats eux-mêmes, ceux notamment qui réalisent des procédures de divorce à tour de bras, sachant pertinement qu'un couple fait des économies d'échelle par rapport à deux célibataires qui vont se retrouver, séparés, en difficultés financières très rapidement. Cela provoque une scission profonde dans la société, non pas que les violences conjugales n'existent pas, ni les adultères, mais en allant chez les juges plutôt que chez des thérapeutes, il s'ensuit mécaniquement un appauvrissement familial.
Le taux de célibataires n'a jamais été aussi élevé à Paris, par exemple, et ne va que progressant, et pas à cause des veuves, mais à cause des familles décomposées.
Les enfants de ces familles, le mouvement ayant débuté dans les années 80, sont maintenant des adultes, qui risquent rapidement de reproduire ce qu'ils ont eux-même vécu. Vous pensez qu'on s'éloigne du sujet ?
Pas tant que cela car la vie est une alchimie, déjà complexe dans la famille endogène, encore plus lorsque la famille explose, et les avocats n'y sont pas pour rien.
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Pour les avocats, la bataille ne fait donc que commencer car en profession libérale, un accident de la vie est rapidement sanctionné sur tous les plans, en premier lieu pécuniaire.
Vous comprendrez mieux, si cela n'était pas encore acquis, que nombre d'avocats font de l'enseignement, non pas par goût ou par vocation, mais par nécessité économique, et pas seulement pour mettre du beurre dans les épinards, mais pour simplement pouvoir acheter des épinards. Souvenez-vous de ces avocats de Montpellier qui faisaient la manche sous couvert de faire de la musique dans la rue.
Ce n'est pas du pessimisme mais du réalisme.
Vos contributions sont bienvenues.
Vous avez parfaitement le droit de ne pas être d'accord, sous réserve d'être circonstanciés et pertinents.
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