jeudi 31 juillet 2008

L'impécuniosité : la lettre du Bâtonnier de l'Ordre des avocats du Barreau de Paris du 30 juin 2008 : "futur"

L'omission d'évoquer la lettre du Bâtonnier du 30 juin 2008 invitant à une réunion le 9 juillet 2008 à 18 heures à l'auditorium de la Maison du Barreau 2-4, rue de Harlay 75001 PARIS n'est pas qu'une pure coïncidence, mais est bien la réponse directe au problème aujourd'hui posé aux futurs avocats et déjà évoqué il y a bien longtemps dans un article publié dans ce cybercarnet.
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Comment ne pas s'étrangler de lire ce qu'on peut y lire ?
D'abord, on ne peut que s'étonner de l'en-tête "avocats à la Cour de Paris", au lieu de "avocats au Barreau de Paris" que certains avocats de ce Barreau utilisent à juste titre, l'appelation "avocats à la Cour" pour rappel, fait référence à la Cour d'appel de Paris, mais n'est qu'une tolérance et aucunement un droit.
Ensuite, comment ne pas s'étrangler de lire ce qu'on peut y lire ?
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Endettez-vous lourdement, cela ne pourra que vous inciter à vous faire honorer plus encore par des clients que vous n'avez pas encore !
Voilà en une phrase le résumé de cette invitation particulièrement inquiétante sur le prêt au taux exceptionnel qui sera accordé généreusement par la banque partenaire, et sans caution.
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Cela répond bien à une question sur laquelle il ne planait aucun doute :
les clients sont les vaches à lait de leur(s) avocat(s), ces derniers n'étant ni plus ni moins que des épiciers du droit. (cette appellation sera développée dans un prochain article).
C'est bien mal connaitre les connaissances qu'acquièrent actuellement les justiciables à travers les fictions télévisées et autres débats, y compris sur la TNT, et minorer les actions en responsabilité qui vont immanquablement en découler, si elles ne sont déjà pas engagées contre des avocats (et autres avoués) qui ont bafoué la confiance que pouvait leur faire leur client, soit en ne faisant pas les actes de procédure nécessaire à leur défense, soit en les trompant sur les procédures qui pouvaient être engagées pour les défendre.
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Si des arrêts très durs tombent actuellement, ce n'est certainement pas pour les beaux yeux des justiciables, mais parce que le scandale de l'affaire calamiteuse d'Outreau a montré un délitement généralisé de notre système judiciaire, amplifié plus encore par la médiatisation de certains arrêts rendus par la CEDH, par des émissions de radio quotidiennes..., par un certain mépris de ces justiciables qui viennent se plaindre d'un autre justiciable.
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Bref, les justiciables sont de moins en moins ignorants de leurs droits.
A cet égard, remémorons-nous dans un tribunal d'instance une consultation juridique gratuite d'un avocat spécialisé en droit immobilier (dont la copropriété) à propos d'un conflit entre un membre d'un syndicat de copropriétaires et le syndic élu par l'AGO. L'avocat spécialisé connaissait très bien le syndic en question pour lequel il travaillait par ailleurs. Cette consultation étant gratuite, il n'y avait pas de raison de penser à un quelconque conflit d'intérêt.
Mais les choses se révélèrent lorsque le tribunal d'instance recueilli la complainte du justiciable d'avoir été orienté sur une fausse procédure, ainsi d'avoir engagé une démarche auprès du Greffe de ce TI (déclaration au greffe), et ledit greffe lui ayant répondu que le TI était totalement incompétent pour ce type de question qui relevait d'une autre juridiction, sans en dire plus par lui-même.
Obtenir un faux renseignement lors d'une prétendue consultation gratuite d'un avocat (qui était spécialisé sur la question) n'est pas mieux ni pire que de voir revenir une déclaration au greffe sans aucune explication.
Cette consultation aurait pu avoir lieu tout aussi bien dans un TGI (payante partiellement trop souvent) que dans une Maison de la justice et du droit que l'on trouve maintenant assez facilement et dont les salariés ont souvent un bagage juridique important et offrent cette qualité d'être des fonctionnaires ou contractuels avec une obligation de ne pas voir revenir des complainte de justiciables incorrectement renseignés, encore que...
Un rendez-vous avec un délégué du Médiateur dans une telle Maison peut se révéler comme un rendez-vous de polichinelle lorsque ledit délégué brasse de l'air et des mots, ne dispose d'aucun code alors que la question à laquelle il doit tenter de répondre lui est soumise dès la prise de rendez-vous (avec pièces à l'appui) et qu'il dispose donc d'un certain temps pour apporter une réponse satisfaisante, et non pas raconter des fadaises.
Peut-on en tirer une conclusion définitive par rapport à notre sujet principal ?
OUI, la plus grande prudence face à un prêt important qui sera souvent le premier prêt souscrit par de futurs avocats qui n'auront bien souvent jamais vu un plan de remboursement et auront un peu de mal à comprendre que les premières mensualités ne consistent qu'à rembourser des intérêts tandis que les dernières ne consistent quasiment qu'à rembourser du capital, mais aussi qu'il va falloir "faire du chiffre" comme un simple épicier pour bénéficier de ce prêt sans aucune caution à un taux exceptionnel.
Bref, un boulet de 100.000 € avant même d'avoir le premier client. Il va maintenant falloir trouver les clients coûte que coûte à moins d'apprendre ce que coûte un retard de remboursement de mensualité bancaire.
(Peut-être un bon moyen d'éliminer par évaporation naturelle des avocats qui devraient exercer un autre métier : épicier ?, en cette période de récession économique durable qui a débuté depuis un semestre).

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