La confiance dans la justice a encore du chemin à faire et le dernier rapport du CSM (rapport 2007) pose toujours cette même question.
Les plus hauts magistrats peuvent-ils dissimuler des informations susceptibles d'obtenir la manifestation de la vérité, non pas celle judiciaire, mais celle factuelle de laquelle devrait résulter véritablement l'issue d'un procès ?
La question est posée à tous les intervenants de la chaîne judiciaire, et les éclairages médiatiques ne sont pas très encourageants sur la confiance légitime que peuvent nourrir les justiciables communs dans leurs affaires, qui elles, ne sont pas médiatisées.
L'illustration en cours du procès d'appel de Monsieur Yvan Colonna n'est que la partie visible d'un iceberg qu'il convient inévitablement de réformer, non pas à coups d'invectives, mais par un travail qui doit être organisé hors des prétoires, la question n'étant pas simplement, en l'occurrence, le lot de la justice pénale.
Les justiciables peuvent se montrer inquiets de leur justice : qui saurait leur en faire grief ?
Quand ce système moyenâgeux va-t-il enfin changer ?
On trouvera toujours des bienheureux pour y adhérer sans broncher et des malheureux qui ne pourront que se désoler d'une catastrophe annoncée.
Les avocats de la défense se sont largement exprimés, et curieusement, les avocats de la partie civile se mettent de la partie, débordant nécessairement de leur rôle de défense de la victime pour vouloir s'attribuer celui de procureur.
Ce mélange des genres n'est pas ce que l'on peut faire de mieux pour assurer la sérénité des débats pour un accusé, jusqu'à intime conviction du contraire, présumé innocent, cela tout au long des débats.
La presse va s'en délecter et la justice va encore y perdre en crédibilité, cherchant avant tout à sauver les apparences.
On oubliera vite le cas présent, mais peut-être pas assez si l'on se destine à devenir défenseur, car il pourrait bien devenir un cas d'école de ce qu'une justice responsable s'interdirait de faire, mettant tout sur la table afin de permettre à chacun de faire étal de sa conscience.
Plus avant, on ne manquera pas de se poser la question :
Défendre, c'est quoi au juste ?
N'y a-t-il qu'une réponse certaine ou une multitude de réponses toutes aussi incertaines ?
Et la presse : a-t-on le mémoire aussi courte pour ne pas souvenir comment les accusés d'Outreau avaient unanimement été condamnés ?
Décidément, cette justice est bien imparfaite, et l'on aurait bien tort de s'en contenter... sans souhaiter vivement son amélioration.
Ici, on en parle, mais là, dans bien trop de cas, elle reste secrète. Une justice secrète est-elle bien la justice ? Le secret est-il justifié un temps soit peu ?
Des questions auxquelles il faut tenter de répondre et pour le moins s'interroger !
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(NDLR : Merci au commentaire anonyme déposé le dimanche 15 février 2009 à 17 heures 34 qui faisait état, à juste titre, d'un problème de conjugaison dans le titre (ex-titre puisqu'il a été modifié) afin d'appréhender au plus juste cette question de grammaire qui passerait peut-être à l'oral, mais ferait certainement grincer les plumes à l'écrit. L'utilisation du tutoiement est plutôt inhabituel, surtout pour un commentaire anonyme, dont l'anonymat demeure certain.
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Sur l'emploi du subjonctif, voir par exemple :
http://www.leconjugueur.com/fremploisubjonctif.php
"Le subjonctif est le temps du doute, de l'incertitude et de l'éventuel. Le subjonctif a quatre temps mais l'imparfait et le plus-que-parfait sont d'un usage relativement rare surtout à l'oral. Contrairement à l'indicatif, le temps du subjonctif ne permet pas vraiment de situer l'action sur la ligne du temps. On met le temps plus pour respecter la concordance des temps et ainsi reproduire le temps de la proposition principale. Même le présent et le passé du subjonctif ont plutôt un sens qui permet de savoir si on parle d'une révolue ou non plus que d'une pure notion temporelle.").
"Le subjonctif est le temps du doute, de l'incertitude et de l'éventuel. Le subjonctif a quatre temps mais l'imparfait et le plus-que-parfait sont d'un usage relativement rare surtout à l'oral. Contrairement à l'indicatif, le temps du subjonctif ne permet pas vraiment de situer l'action sur la ligne du temps. On met le temps plus pour respecter la concordance des temps et ainsi reproduire le temps de la proposition principale. Même le présent et le passé du subjonctif ont plutôt un sens qui permet de savoir si on parle d'une révolue ou non plus que d'une pure notion temporelle.").
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(NDLR2 : Merci au nouveau commentaire anonyme déposé le dimanche 15 février 2009 à 22 heures 35 qui se veut très précis, ce qui est une bonne chose.
D'abord, afin de mieux préciser la source dans la note "NDLR" ci-dessus, des guillemets ainsi que des caractères italiques ont été mis en place, règle prudente, mais certainement excessive puisque cette source ne se prévaut d'aucun "copyright".
Sur le vouvoiement, il est de bon aloi, même si votre usage est autre. Les habitudes, c'est certainement bien pour les "vieux", mais à nos âges, nos cerveaux doivent savoir encore ne pas s'accrocher à des habitudes, très dangereuses, surtout pour les métiers tant convoités où elles constituent un piège certain.
Quant à l'emploi du subjonctif, il se justifie parfaitement puisqu'il ne sert qu'à mettre en avant le doute que le titre doit immédiatement montrer, et explicité dans le texte, même si trop sommairement, par l'article lui-même, il faut en convenir. Mais, sauf erreur, il ne s'agit pas d'une tournure passive (qui pourtant en a l'apparence), mais simplement la bonne forme pour les verbes pronominaux. Néanmoins, vous pouvez persister dans votre désaccord et proposer un titre conforme à ce que vous voulez suggérer, sans le dire explicitement jusqu'à présent.
Enfin, s'agissant de votre adresse IP, naturellement, seuls les services de police peuvent en obtenir la communication (et en général, ce n'est pas gratuit) sur réquisition diligentée par exemple par un ... ; donc, naturellement, elle n'est pas visible par aucun moyen, ce cybercarnet n'ayant pas ni le but ni l'objet de "fliquer" les commentateurs, toujours bien vus de commenter pour nourrir un débat ouvert et sans trop de préjugés, ces derniers étant aussi dangereux que les habitudes par l'autocensure qu'ils induisent).
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(NDLR3 : Merci au nouveau commentaire anonyme déposé le dimanche 15 février 2009 à 22 heures 56 qui se veut exonératoire.
Ne vous confondez pas en excuses puisque vous êtes totalement anonyme pour ce cybercarnet. Mais voyez qu'entre-temps, des modifications sont venues afin de tenir compte de vos remarques, et croyez-le bien, ce n'est pas inutile ; en effet, une lecture trop rapide est souvent en soi la source d'incompréhensions tandis qu'une lecture trop approfondie peut également nourrir des incertitudes liées aux mots utilisés et qui ici ne cachent rien au-delà que de ce qu'ils expriment dans leur contexte. La difficulté est sérieuse car la plupart des mots sont polysémiques et il convient donc de comprendre par le contexte le sens qui leur est donné, sans chercher un sens détourné lorsque cela n'est pas le but visé. C'est pour cela que la version (par exemple de l'anglais au français) n'est pas toujours très juste, non seulement parce que la langue maternelle n'est pas nécessairement bien utilisée, mais parce que la traduction veut faire un lissage du texte dans son contexte alors que le raisonnement de l'auteur (s'il y en a eu un) n'est peut-être pas de placer toutes ses phrases dans leur contexte, mais d'en détacher certaines pour les rendre plus apparentes, ce que la version peut faire disparaître.
Pourquoi cette digression apparente ? Parce qu'il ne s'agit pas d'une digression, mais de montrer l'avatar de la lecture rapide : rapidement lu, certes, mais dont il ne reste rien et finalement totalement incompréhensible, sauf pour certains, qui au-delà de l'entraînement, ont de réelles capacités cognitives pour ce type de lecture : peu de gens en réalité...
Et comme vous en avez déjà fait la remarque, il faut écrire clairement, y compris le titre, mais avec la difficulté de réduire en moins de dix mots le sens général d'un article d'une page. Une réelle difficulté et un bon exercice intellectuel, n'est-il pas ?
A vous maintenant d'illustrer l'article du titre dans la tournure qui reflète le mieux son contenu !).
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(NDLR4 : Merci encore au commentaire anonyme déposé le lundi 16 février 2009 à 1 heure 15 qui corrige la présentation erronée ci-dessus du droit d'auteur et précise la notion de droit de citation.
Pour le droit d'auteur, un renvoi au code de la copropriété intellectuelle est de rigueur, cela est certain, particulièrement aux articles L.111-1 qui énonce dans son alinéa 1er : "L'auteur d'une oeuvre de l'esprit jouit sur cette oeuvre, du seul fait de sa création, d'un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous." et L.123-1 sur la durée de vie de ce droit.
La rigueur du droit est un impératif, sous réserve que la règle de droit soit claire et lisible, ce qui commence à ne plus l'être dès l'alinéa 2 de l'article L.111-1.
Comme précisé par le commentateur avisé, ce n'était pas le sujet de cet article, qui n'est pas compris par rapport à son contenu : l'article, d'une part, ne vise pas à démontrer que la justice serait rendue par la presse, et d'autre part, émet des doutes, tout comme le rapport du CSM, sur la qualité de la justice rendue d'après le sondage d'opinions, en mettant en avant une idée qui n'a rien d'exhaustive, sur des acteurs et un parcours à réformer.
Oui, on apprend tous les jours...).
4 commentaires:
"La confiance dans la justice a encore du chemin à faire"
Ta maîtrise de la conjugaison aussi. Dans ton titre, d'où sors-tu ce subjonctif ?
Désolé pour le tutoiement, c'est généralement comme ça que je m'exprime sur les blogs. Mais va pour le vouvoiement.
S'agissant de mon anonymat, il est tout relatif : déjà parce que mettre des nom/prénom n'aurait pas nécessairement révélé mon identité; ensuite parce qu'il doit pas être bien difficile de trouver qui se cache derrière mon ip (qui doit apparaître chez vous je suppose?)
Reste que le titre est toujours erroné, le mettre à la voix passive ne changeant rien à l'affaire. C'est l'usage du subjonctif qui est fautif. La simple présence de la conjonction "que" ne suffit pas à justifier son emploi... Les tournures les plus simples sont parfois les plus correctes.
Quant à votre dernier paragraphe, vous n'êtes probablement pas sans savoir qu'il constitue une violation des droits de l'auteur (en l'occurrence, le webmaster du site "le conjugueur"). La moindre des choses aurait peut-être été d'indiquer son origine?
Ceci étant dit, et pour ne pas que vous croyiez (ici, c'est bien d'un subjonctif présent qu'il s'agit) que je m'acharne sur vous, je vous souhaite une bonne soirée!
Ah, en fait, si, visiblement je m'acharne, et ça me fait dire de grosses bêtises : je n'avais pas vu que vous aviez mis en lien le site d'origine du dernier paragraphe.
Je vous présente mes excuses pour ma remarque totalement injustifiée.
A moins que je n'en comprenne pas le sens, le titre actuel est bien à la voix passive. La presse rend la justice, la justice est rendue dans/par la presse.
Perso, j'aurais juste retiré le 'e' de 'rende' dans le titre d'origine pour mettre le phrase à l'indicatif présent.
Mais bref : nous ne sommes pas ici pour parler du bon usage de la langue française, mais de droit. A ce titre, quelques précisions me semblent nécessaires.
Les guillemets autour du mot copyright sont de rigueur, étant donné que cette notion ne correspond à rien en droit français.
Chez nous, tout texte qui revêt une certaine originalité est protégé par le droit d'auteur. A ce titre, sa reproduction totale ou partielle sans autorisation de l'auteur est interdite, avec quelques exceptions bien sûr, et notamment le "droit de citation" (mais qui doit se faire en respectant le droit à la paternité de l'auteur, c'est à dire sous réserve de mentionner son nom, ou dans le cas d'espèce, l'origine du texte).
Dès lors, vous semblez un peu renverser le système : l'interdiction ne vaut pas uniquement si l'auteur se prévaut expressément de ces principes, mais n'est au contraire levée que s'il le précise expressément sur son site!
Après, peut-être que le créateur du site s'en moque effectivement, et le risque encourue en ne respectant pas ces principes me semble proche de zéro. Là n'est pas la question : il serait aussi surprenant qu'ironique qu'un site traitant de droit, et notamment du CRFPA, et semblant si soucieux du respect des principes essentiels de la profession d'avocat, viole sans vergogne des lois pourtant plus ou moins connues du grand public...
Cela dit, je me rends compte que je m'enfonce dans un beau hors-sujet... et les fans de South Park les plus aguerris pourraient crier au "cripple fight". Brisons-là, donc. Et bonne nuit/journée/semaine.
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