Sans aller jusqu'à glisser des "peaux de bananes" sous les pieds de ses camarades, n'oublions pas que nous sommes tous concurrents les uns des autres, d'abord parce que la profession envisagée est elle-même concurrentielle, ensuite parce qu'il faut gérer le stock et le flux.
Les candidats au CRFPA sont avant tout des concurrents, tout comme peuvent l'être les candidats à tous les concours administratifs.
Officiellement, il ne s'agit pas d'un concours, et cette version n'est pas contestable, notamment si l'on sait par exemple que pour un concours le jury tire une ligne sous le dernier nom qu'il accepte, après avoir réalisé son classement décroissant en fonction du nombre de points obtenus, et que dans une certaine mesure, peu importe que la ligne soit tirée sous un candidat qui est largement au-dessus de la moyenne, a juste la moyenne, ou est en dessous de la moyenne. La principale question est d'arrêter le nombre de candidats que l'administration désire retenir, prenant un compte un critère qui n'est pas mineur, le pourcentage quasiment constant de candidats qui ne donneront pas suite à leur admission. Mais la concurrence est sérieuse.
Peut-on s'imaginer que le CRFPA ouvre ses portes plus qu'il n'a réellement besoin de candidats, compte tenu que les baby-boomers veulent difficilement décrocher, que des septuagénaires et octogénaires sont toujours parfaitement opérationnels ?
Ne serait-ce que sur ces sobres considérations, considérez-vous comme concurrents.
C'est une réalité acquise.
Pour autant, concurrents ne signifie pas ennemis. Le but n'est pas de s'accrocher les uns les autres, mais quant à se soutenir, on est loin du compte à en voir les expériences passées.
C'est dommage, regrettable, etc., mais dans le futur exercice professionnel, comme l'a dit un grand auteur juriste, ce sera : "tous les coups sont permis".
Cela apparaît aujourd'hui comme des considérations sans substance. Ce serait mal écouter les cours et entendre les enseignants l'indiquer quasiment en permanence, ce qui n'a pas vocation à nous effrayez, mais beaucoup plus à comprendre que cette activité professionnelle future, qui va être longue, va également ne pas être satisfaisante toujours et à tous points de vue.
L'avocat ne commande pas ses clients et est soumis au juge.
Dans notre système judiciaire, comme dans tous les autres, c'est le juge qui tranche, pas l'avocat.
De très belles plaidoiries n'ont pas fait échapper à la guillotine des ... innocents.
Il n'y a plus de guillotine, mais les erreurs n'ont pas beaucoup changé, sauf qu'elles sont depuis 1974 sous l'oeil de la C.E.D.H., seule juridiction capable aujourd'hui de faire évoluer l'application de la Loi dans le "bon" sens, celui du respect des libertés fondamentales qui doit essaimer toutes les décisions prétoriennes (et plus péniblement encore notre droit positif).
lundi 19 novembre 2007
CONCURRENTS : PAS D'ILLUSIONS.
Publié par
Cybercarnet21
à
18:32
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3 commentaires:
Ca nous fait réfléchir sur le comportement à adopter si nous avons la chance de pouvoir exercer le métier d'avocat. Il vaut mieux des coupables en liberté que des innocents condamnés. Heureusement que Robert Badinter a aboli la peine de mort dans notre pays des droits de l'homme.Vous avez de belles réflexions.
Plusieurs mécanismes sont envisageables pour limiter la surabondance d’effectifs .
1-Les mécanismes « naturels » ( par exemple la faillite d’un commerce a cause d’une trop grande concurrence ).
2-Les contraintes émanant d’une autorité : les transmissions limités ( par exemple officiers ministériels , plaques de taxis parisiens ) le mécanisme du concours etc..
« L’examen » en principe n’est pas un mécanisme pour limiter les effectifs au vu des besoins . Il s'agit d’une vérification des aptitudes en vu de poursuivre dans une voie donnée.
L’entrée au CRFPA se décide par examen et non par concours . Plusieurs professeurs ont insisté là-dessus ( Il n’y a pas de numerus closus , vous n’êtes pas en concurrence , entraidez-vous qu'ils disent).D’autre part ils regrettent les mauvais résultats de la session 2006-2007.
(Je me souviens d’une prof en première année qui avait annoncé avec un grand sourire a l’amphithéâtre plein : Je suis sûr que vous passerez tous en 2eme année . C’est une autre histoire ;)
L’auteur de ce blog semble insister sur l’aspect « concurrentiel » de l’examen .Cela veut donc dire que certains professeurs sont de mauvaise foi ? Oui mais non , Non mais oui ...
La concurrence arrivera nécessairement au cours de la vie professionnelle .Le temps de tout les coups sont permis viendra mais ce n’est pas nécessaire que cela arrive au stade ou nous en somme . Si on refuse l’entraide Cela ne fera que perturber les uns et les autres .
Bravo pour le commentaire du 24/11 à 18h35 qui nuance le propos de l'auteur du blogue (du cybercarnet comme il dit), mais ne dit pas qu'il ne fait pas s'entraider. Je crois au contraire qu'il veut nous faire prendre conscience que nous ne sommes plus des "étudiants" au CRFPA, mais des "candidats". Cela n'interdit pas que l'on s'aide : l'année dernière, j'ai aidé ma copine à de nombreuses reprises et réciproquement. Nous avons eu toutes deux de bonnes notes aux galots d'essai, et pourtant, nous avons toutes deux été recallées aux écrits. J'espère que cela se passera mieux cette année avec les trois autres facteurs constitutifs de la réussite à un examen.
Les connaissances, certes, actualisées au surplus, c'est encore mieux, mais c'est insuffisant. Il faut en plus du raisonnement. Je n'oublie pas non plus le facteur "chance" qui représente à lui seul un quart du camembert de la réussite.
Dans ma petite expérience professionnelle personnelle chez mon avocate, j'ai vu qu'elle était rarement à jour de la dernière jurisprudence et que ce qui l'intéressait avant tout était de raisonner en droit en fonction des pièces dont elle disposait et des pièces adverses et non à se borner à énumérer une série d'arrêts (dont elle savait pertinement que les juges n'ont pas le temps d'aller les vérifier, et que selon elle, ce n'était que du "flanc"), du moins en première instance. En appel, c'était un peu plus compliqué mais guère plus car si besoin, elle mettait en relation des arrêts et les doctrines divergentes qui en résultaient pour démontrer finalement que la jurisprudence existante n'a pas beaucoup de prises sur un raisonnement qui se tient. Elle jouait donc habillement la carte de la cassation, ce qu'elle a obtenu à plusieurs reprises.
Alors qu'on s'entraide, oui, mais bof.
C'est vrai que les cours ne sont pas toujours très bien entendus ou très bien pris, voire quelquefois relèvent plus de la doctrine que du droit positif.
Ce n'est pas toujours mieux pour certaines explications de certains ouvrages qui affirment sans nuances, comme dans les mémentos.
Or, on le sait, notre futur travail est de coller à notre client, à son dossier, non pas à la jurisprudence en vogue toujours incertaine.
Bon, c'est l'exercice demandé, alors j'apprends, nous apprenons, mais pas toujours très efficacement car réciter une lithanie d'arrêts ne suffit pas à former un raisonnement.
Compte tenu de mon échec récent et encore vif, c'est donc comme cela que j'aborde ma deuxième tentative, fondée avant tout sur le raisonnement lui-même fondé sur l'apprentissage fondamental de mes premières années de droit, plutôt qu'à tous prix, une actualisation qui ne sera jamais assez actuelle.
Je ne pense pas que nous rappeler que nous sommes en concurrence puisse nous égarer de l'objectif de l'examen : ne retenir que ceux qui l'auront obtenu (tautologie).
Aidons-nous mais il n'en demeure pas moins que les statistiques que j'ai vu provenant des différents IEJ sont toutes dans le même sens : 40 % de réussite par rapport aux personnes présentes à l'examen.
Je ne pense pas que l'auteur du blogue veuille nous dire plus que cela dans cet article et voudrait nous dissuader de nous aider.
J'ai la faiblesse de penser qu'il veut nous aider à raisonner, même si ses propos ne sont pas toujours très habiles et peuvent heurter la sensibilité de certains(es).
Et puis je ne peux lui donner complètement tort : je ne vais pas aider n'importe qui et tout le monde. Le jour dit, devant ma copie, je suis toute seule avec mon code, dans une salle où la surveillance dissuade bien de toute tricherie. Personne ne la rédige à ma place.
Donner des cours, oui. Raisonner, c'est chacun pour soit.
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