samedi 31 janvier 2009

CRFPA 2009 : l’oral d’exposé-discussion avec les examinateurs doit se préparer dès maintenant et simplement.

Pour le CRFPA 2009, l’oral d’exposé-discussion avec les examinateurs doit se préparer dès maintenant, oui, dès le mois de février. C'est, il faut en convenir, une épreuve lointaine (fin-novembre à mi-décembre 2009), la dernière épreuve d'admission à passer à l'IEJ de Paris 12 (ce qui n'est pas le cas dans d'autres IEJ parisiens).
Il est vrai que l'étude du droit des obligations, d'une procédure, d'une matière juridique technique est aujourd'hui primordiale ; mais il est également vrai qu'il y a de quoi se mordre les doigts de ne pas s'être préparé de façon largement anticipée à l'oral d'exposé-discussion avedc les examinateurs bien plus tôt pour simplement décrocher l'examen, et dans la plupart des cas pour obtenir une note bien meilleure et plus conforme à l'oralité que ne peut s'exonérer de déployer un avocat qui prétend vouloir défendre, y compris lorsqu'une procédure est totalement "écrite", ce dernier point montrant en réalité la méconnaissance de l'oralité y compris dans les procédures écrites. Ne lisons-nous pas en en-tête de toutes les décisions des juridictions de droit commun ou d'exception qu'elles font suite à un "débat" contradictoire, que les avocats des parties sont "entendus", ou qu'ils ne se sont pas "opposés", qu'une "lecture" a été faite, etc. ?
.
Le concours de plaidoiries 2009, justement organisé à partir du début février 2009 (inscriptions à partir du lundi 2 février 2009 au matin dans le hall de la faculté de droit de Paris 12, muni de sa carte d'étudiant en cours de validité (à l'UFR de droit, à partir de Licence3 ou de Master1 (à vérifier)) peut être un entraînement très productif, ce d'autant plus que l'exercice présente une similitude très importante avec l'examen du CRFPA : l'auditoire est constitué du plus large public, cela après publications d'articles dans la presse local qui invite le public à venir assister aux joutes verbales (en réalité, on le déplore, souvent deux monologues successifs, à l'instar des plaidoiries devant les juridictions,et que l'on appelle de façon grandiloquente un "débat contradictoire", où s'il y a bien oralité de la part de toutes les parties qui le veulent, il n'y a en réalité aucun débat (nous reviendrons ultérieurement sur l'absence de débat dans le fumeux débat contradictoire dans la plupart des cas, et lorsque le débat semble enfin parfois venir, le Président a vite fait d'y couper court, afin notamment, de ne pas tourner aux insultes et au pugilat, ce qui semble de plus en plus commun entre confrères !).
.
Grosso-modo, au CRFPA, pour être considéré comme valable, un exposé doit durer entre 8 et 12 minutes, sans parler ni comme une tortue ni comme une mitrailleuse, mais à voix claire et audible, y compris du public auquel le candidat tourne le dos, sans hurler non plus. Il doit permettre aux examinateurs de voir si le candidat peut tenir un discours intelligent, sans lire ses notes, mais uniquement s'y référer (la lecture pure et simple étant, comme la montre, qui trône devant soi, à bannir pour les deux), discours construit et verbalisé de tel manière qu'il soit compréhensible aux examinateurs, qui n'en ont pas nécessairement la connaissance préalable. Ce dernier point est souvent minoré par les candidats qui omettent de rappeler clairement le sujet, oubliant certainement que l'épreuve est "publique", au sens le plus large du terme, et par conséquent vise également à satisfaire le public, ce que les examinateurs, qui ont le public face à eux, observent tout au long de l'épreuve et pour chaque candidat. En général, si le public est dissipé, c'est que l'exposé ne passe pas. Si le public est impassible, ce n'est pas enthousiasment non plus. Il faut compter sur cette réactivité du public qui n'en fait pas une épreuve « comme les autres ».
Un entraînement à l’expression orale est absolument nécessaire : chaque candidat peut le faire simplement et chez lui.
Par exemple, il rédige (par écrit, ce qui va sans dire, mais bien mieux en le disant) son curriculum vitae et l’apprend comme il l’a rédigé, puis le déclame à voix haute face à un miroir (devant lequel il peut se regarder des pieds à la tête, et au moins à mi-corps). Les premières fois, il peut se référer à son texte tout en regardant son miroir, et doit impérativement passer son reagrd de sa feuille à son miroir (rien de narcissique dans cette démarche), puis les fois suivantes, il utilisera toujours son texte comme référence à sa mémoire défaillante ; il ne doit jamais se séparer de son texte, seul document de base auquel il peut se référer lors de l’oral avec les examinateurs, le but à ne pas perdre de vue étant l'entraînement personnel, pour sa partie exposé, à l'examen oral d'exposé-discussion avec les examinateurs.
Puis, il va s’entraîner à agrémenter son texte, à l'enrichir (à le délayer, diraient les méprisants), à le rendre plus vivant, à l’enrichir pour tenir plus longtemps tout en conservant le fil.
Pour ne pas se piéger soi-même sur la durée de son exposé, le candidat à l’entraînement commence par garder du coin de l’œil sa montre, mais ce n’est pas très bien perçu par les examinateurs de « jouer la montre ». Il faut donc se convaincre qu’il s’agit d’un véritable entraînement que de tenir un certain temps à l’oral pour énoncer un discours intelligent, qui se tient, avec le respect de formes imposées (et notées par les examinateurs).
Un excellent entraînement peut être de participer activement au deuxième concours de plaidoirie organisé par la faculté de droit. Cela permet de jauger, à partir de la rédaction de notes, le temps que l’on peut tenir pour les exposer verbalement sans trop les délayer ni faire du cinéma, un discours creux étant apprécié comme il convient par les examinateurs.
Naturellement, il faut une référence : celle-ci peut constituer en une ou deux pages manuscrites, car le jour de l'oral, ce n'est pas le curriculum vitae qu'il va falloir déclamer. C’est la raison pour laquelle il va falloir passer de la lecture/verbalisation du support du curriculum vitae à quelque chose d’un peu plus long, mais dont on est également le seul auteur.
L’entraînement à cette épreuve est fondamental et ceux qui seront les meilleurs candidats demain, soyons-en persuadés, s’y entraînent dès aujourd’hui, ce qui ne nécessite pas d'y consacrer des heures et des heures, mais quelques dizaines de minutes une fois par quinzaine.
Il faut faire comme eux afin de ne pas être dépassés, et de loin, par eux.
Cela s’est senti pour les candidats au CRFPA 2008 entre ceux qui avec ou sans les mêmes connaissances, avaient préparé l’épreuve dans son oralité, tandis que d’autres ne l’avaient préparé que comme une épreuve orale ordinaire, voire pas préparé du tout, ce qui démontre l'imprévoyance et risque de conduire au naufrage.
Lorsque l’examinateur est seul, il note comme bon lui semble ; lorsqu’ils sont trois, les examinateurs sont obligés de se concerter, ce qui ne produit pas une note meilleure, mais nécessite de prendre un certain recul sur l’exposé de l’un par rapport à l’exposé de l’autre, même s’il ne faut pas en douter, certains examinateurs viennent « en touriste » tandis que d’autres viennent « en professionnel », cela n’étant pas détectable dans leurs questionnements.
Il ne faut donc pas « compter » sur les examinateurs, moi sur soi-même.
Les entraînements simple proposés ci-dessus ont déjà montré toute leur efficacité pour une épreuve de ce genre, qui encore une fois, n’est pas un oral comme les autres, et vous le verrez par ailleurs, au fil des après-midi d'examen réel relatées sur ce cybercarnet, n’est pas déterminant pour la plupart des candidats de leur admission.
.
Aussi, dans quelques temps, vous pourrez lire sur ce cybercarnet les questions véritables posées aux candidats au CRFPA 2008. Certains candidats au CRFPA 2008 auront certainement regretté de ne pas prendre connaissance des sujets et questions posées qui étaient relatés dans ce même cybercarnet pour le CRFPA 2007, tout simplement parce que certains sujets étaient les mêmes, et que semble-t-il, en apparences, ils avaient été nettement mieux traités en 2007 qu'en 2008, cette dernière appréciation étant sans aucun lien avec les notes attribuées pour les candidats 2008 et pour les après-midi relatées. Comme toutes les après-midi n'ont pas été vues systématiquement, il est difficile de prétendre donner un regard exhaustif.
.
Si cet article n'est pas clair, cela viendra au fur et à mesure de la narration des après-midi réelles d'examen, que comme ce cybercarnet y encourage tous les lecteurs, nous pourrons nourrir de nos commentaires, comme il se doit (avec quelques formes imposées relatées dans des articles ad hoc antérieurs).

Aucun commentaire: