L'après-midi de l'épreuve orale d'exposé-discussion du mardi 11 décembre 2007 avec le jury a été riche, trop riche, et pas seulement de qualité.
Un membre du jury a témoigné son "antipathie" à l'égard d'un public.
Une telle déclaration est inacceptable dans tout contexte, mais surtout dans ce contexte où le public est totalement libre.
Une telle dérive n'est possible qu'en l'absence d'un public suffisant pour l'éviter. Or, le public du jour, assez fidèle, restait peu nombreux : 6 public au début, puis 9 puis 13 puis 16 puis 23 pour redescendre ensuite à 20 jusqu'à la fin.
Pas de parents, pas de "public extérieur", mais en réalité que des candidats ou de futurs candidats pour assister à ces sept oraux dans l'amphithéâtre B2.
Les candidats du jour ont eu droit à des questions pour le moins déroutantes dans des conditions qui ne sont pas enviables et certainement pas satisfaisante. Naturellement, les développements qui vont suivre ne préjugent en rien des résultats d'admission qui vont être affichées dès ce mercredi 12 décembre 2007 à midi.
Mais d'aucun peu s'étonner du déroulement de l'épreuve cet après-midi, qui ne fût pas aussi longue que prévue puisque le jury a réussi en 3 heures 30 exactement à faire tenir :
- 7 candidats pour leur exposé-discussion,
- une interruption de 4 à 5 minutes entre chaque candidat afin que le jury délibère sur le champ de ce qu'il venait d'entendre, avec évacuation à chaque fois du public, qui n'a pas protesté contre cette mesure pour le moins inhabituelle (dans un tribunal, c'est le jury qui se retire et non le public). Mais ici, le public n'était pas dans un tribunal, encore que certains candidats se sont entendus dire : "merci d'avoir comparu", formule qui peut choquer hors de l'enceinte d'un tribunal.
Les candidats étaient face à quel type de comparution : immédiate, sur reconnaissance personnelle de culpabilité ? Étaient-ils devant un jury ou devant un tribunal ?
- un pose de plus de 10 minutes à 15heures 41.
Les matheux sont-ils en mesure d'expliquer comment les candidats peuvent être interrogés dans des conditions "normales" dans de telles conditions, en quoi les conditions de l'épreuve sont parfaitement respectées.
Du coup, bien entendu, ce sont les candidats qui ont été spoliés de leur temps d'exposé : l'un d'eux a été contraint par le jury d'arrêter son exposé alors qu'il n'avait pas atteint les quinze minutes normalement offertes. L'article 8 de l'arrêté du 11 septembre 2003 est sur ce point rédigé sans aucune ambiguïté et en voici le texte pour ceux qui ne voudraient pas aller le lire ailleurs :
"1° Un exposé de quinze minutes après une préparation d’une heure, suivi d’une discussion de quinze minutes avec le jury, sur un sujet relatif à la protection des libertés et des droits fondamentaux permettant d’apprécier l’aptitude à l’argumentation et à l’expression orale du candidat ; la note est affectée d’un coefficient 3 ; "
Une tolérance de une à trois minutes maximum est tolérable pour chaque candidat pour une épreuve qui devrait durer 30 minutes, mais au-delà, se pose un réel problème de gestion du temps et d'égalité des chances pour défendre son admission au CRFPA.
Passons, car peu de candidats ont l'expérience suffisante pour comprendre les conséquences, sinon qu'ils déploreront ou se féliciteront d'être admis, et cela n'ira pas plus loin.
Un seul candidat a pris le soin de conclure son exposé par une formule adaptée tandis que pour d'autres, non seulement, il n'y avait aucune formule de conclusion, mais on n'ignorait même le plan suivi, non pas par manque de connaissances qui elles étaient là, mais peut-être par défaut de la gestion du temps de préparation.
La gestion du temps de préparation d'une telle épreuve orale n'a rien de différent de celle d'un écrit et le temps doit donc être géré.
Sur le fond, un candidat a été remarqué parce qu'il avait un parcours de "publiciste".
Pourquoi une telle remarque qui ne présente aucun intérêt, sinon faire douter le candidat lui-même, l'angoisser et le décontenancer puisque cette remarque a été faite dès qu'il a eu terminé son exposé, d'ailleurs unique candidat du jour à avoir exposé pendant les 15 minutes prévues ?
Pour ceux qui connaissent les palais de justice, l'impression état bien là de comparaître avec des réflexions, suite à la réponse d'un candidat comme "c'est un peu faible", ou au cours de questions des expressions assez dévalorisantes comme "c'est la tarte à la crème, et la crème est rance", "vous êtes en train de vous tirer une balle dans le pied" et des exemples que l'on ne peut pas attendre au cours d'un tel examen : "mamie est gâteuse et bave", "papa sur maman", "je décongèle des embryons et les dissèque", "ce n'est pas drôle d'avoir un enfant qui bave toute la journée et cela ne va pas s'arranger avec l'âge"...
Soyons certain que de tels exemples n'auraient pas été dit s'il y avait eu des personnes extérieures dans le public, des parents de candidats, qui auraient probablement réagis immédiatement.
C'est donc une incitation pour les candidats 2008 à faire venir leurs parents ou toutes personnes d'un âge certain devant lesquels de tels propos ne pourront plus être assénés aux candidats qui n'ont d'autre choix que de garder leur calme alors qu'ils peuvent avoir dans leur famille quelqu'un qui est concerné.
Ces propos sont exceptionnels et il est souhaitable qu'ils le restent. Si l'épreuve n'est pas une épreuve d'audition, comme il a déjà été dit dans un autre article, ce n'est pas non plus une épreuve de dénigrement.
Ni les juges ni les avocats ne se comportant ainsi dans les palais, encore que certaines fois, ce n'est est pas loin, mais, il faut s'en rendre compte les sanctions disciplinaires ne sont pas très loin non plus, car l'avocat doit se montrer déférent à l'égard des magistrats. Que pensez-vous que cette déférence implique ?
Il convient de bien relire supra les termes de l'alinéa de l'arrêté reproduit :
"apprécier l’aptitude à l’argumentation et à l’expression orale du candidat"
ni plus ni moins.
Les appréciations personnelles (du jury) et dérives de langage (du jury) n'y sont pas mentionnées.
Une fois au moins, une remarque a été faite dans l'autre sens, positif : "OK, vous avez un raisonnement".
S'agissant des candidats, ils étaient de niveau comparable pour les deux appréciations que le jury devait faire.
Un seul d'entre eux a parlé de la journée mondiale des droits de l'homme qui était célébrée hier lundi 10 décembre 2007.
Des connaissances faisaient défaut, y compris dans certaines questions du jury, tout aussi approximatives que les réponses données.
Mais faut-il le dire, dans sa vie entière, un être humain restera toujours plus ignorant que savant.
***
Pour l'affichage des résultats, n'hésitez pas à utiliser les capacités photographiques de vos téléphones portables ou autres appareils photographiques numériques.
Votre "mémoire" n'en sera que plus fidèle et plus traçable.