Avant de parvenir dans les plus hautes juridictions, toute affaire commence par l'existence de faits.
Déjà à ce stade, exposer les faits relève, non pas d'un excellente maîtrise de la langue, mais de ce que l'avocat veut voir écrit ou non, le justiciable n'étant souvent là que pour payer la rédaction des faits qu'il connaît très bien lui-même. On a les deux cas de figure où le client ment à l'avocat et l'avocat fait sa lecture de ce qu'il entend (on va l'écrire comme cela dans un premier temps pour ne choquer personne) et soumet ou non ses premières écritures à son client pour approbation ou modification.
(Ce propos est un peu formulé de manière générale afin de ne pas entrer dans la distinction des procédures écrites ou orales/écrites).
Dès la phase de naissance du contentieux, à partir de faits que relate le client, et qu'il prouve ou non selon le cas, l'avocat est confronté au problème de la façon dont il va présenter la question pour GAGNER. Il lui importe peu, dans de nombreux cas, qu'il s'agisse de la vérité ou non, que la vérité provenant des pièces soit autre... car en réalité, les pièces elles-mêmes étant appréciées, rien ne dit qu'elles soient le reflet exact de la vérité.
La preuve, c'est toute une histoire entre l'aveu qui ne vaut rien, la preuve ADN qui n'explique rien...
A ce stade, la vérité est inconnue (et elle le demeurera jusqu'au bout de l'instance) car chacun élabore sa vérité, sa stratégie, son système pour triompher même en l'absence de justice.
C'est abject, mais le système est organisé comme cela et comme personne ne le remet en cause, qu'un atavisme s'est organisé autour de lui, tous les intervenants judiciaires sont les observateurs de leurs congénères avec l'espoir de gagner, quitte à "jouer" un sale tour.
Les faits, on ne retiendra finalement que ceux qui nous intéressent, qualifiant les autres de simples détails secondaires, sans importance dans la résolution du cas sous couvert d'une décision de justice, qui sans justice, mettre fin au litige.
A quoi cela sert-il de faire toutes ces études de droit pour en arriver là, à prêter des serments totalement abstraits dont le rappel sur des frontispices n'est que de la décoration ?
Heureusement, des participants à la chaîne judiciaire ne sont pas tous aussi désinvoltes, mais les plus amoureux du droit finissent par lâcher le système pour se consacrer à une activité où ils ne seront plus ni confrontés à des justiciables, ni à des juridictions : l'enseignement, la recherche, l'analyse, l'écriture, le conseil qui n'engage que celui qui l'écoute...
Effectivement, c'est bien autre chose que de détailler ce qui a été présenté supra, pour arriver à ça...
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(à suivre).
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