Très dense, très riche, avec des candidats qui se détachent, voici une après-midi d'écoute qui n'était pas vaine, pas moins que les autres, toutes ayant leur intérêt car les candidats méritent tous une attention au stade final d'une épreuve importante, sas d'entrée dans la vie active.
Dans un amphithéâtre B4 rempli d'un public de 5 à 9 personnes, les candidats se sont succédés. Un public assidu prend quelques notes : c'est très bien.
Des exposés riches, des questions d'une grande technicité, avec au choix l'une d'elles puisqu'elle a déjà été posée et
fait toujours l'objet d'une réponse inexacte, alors que des millions de personnes, puisque la politique pénale est ainsi voulue pour le moment, sont ou ont été concernées par la garde à vue.
La question est simple et la réponse ne l'est pas moins, mais pour autant toujours faussement énoncée par les candidats :
qui prévient qui lors de la garde à vue, matériellement, concrètement ?
Est-ce que le gardé à vue prévient quelqu'un ou a-t-il simplement la possibilité (donc subsidiaire) de faire prévenir quelqu'un de sa situation de l'instant ? Dans un cas ou dans l'autre, concrètement, si on imagine la situation, que se passe-t-il ?
Il est effectivement curieux de devoir imaginer une situation concrète, mais simplement parce que, inscrite clairement dans un code, elle est lue probablement un peu trop rapidement. Ce n'est pas cette question qui tient l'épreuve, mais en raison des affirmations des candidats, elle revient très souvent. C'est une question dont la réponse, lue dans un code, ne parle pas réellement, concrètement. Une question bien secondaire mais à laquelle, tout de même, il serait souhaitable d'avoir au moins une fois une réponse juste, ce qui ne porte pas atteinte à l'égalité entre les candidats.
Il y a eu des erreurs bien plus grossières que les examinateurs ne se sont pas gênés de relever. Cela étant, ils n'en tireront certainement pas des conséquences importantes car cet oral, il ne faut pas le perdre de vue, n'est qu'une composante d'un examen bien plus vaste où les candidats admissibles ont déjà surmonté la grande difficulté du barrage des écrits.
Un candidat s'est détaché (en apparences) : tant mieux pour lui.
Seule l'évaluation, la notation des examinateurs du jour compte, les commentaires rédigés ici n'ayant aucune influence sur leur délibéré, secret, comme tout délibéré.
Les examinateurs ont apprécié la connaissance des candidats en matière d'actualité, fraîche, très fraîche, ou un petit peu moins, et ont eu l'occasion d'entendre au moins une énormité sur la ratification du traité de Lisbonne, énormité bien pardonnable compte tenu de l'accaparement sur certains thèmes et du délaissement bien compréhensible d'autres, réponse fausse entendue mais pas relevée de façon vive par les examinateurs.
On pourrait dire que plus c'est énorme et plus c'est pardonnable, car au moins, la réalité viendra vite corriger l'erreur. Pour des questions subtiles, là, il est bien difficile de tirer les choses au clair, d'obtenir une réponse tranchée. Mais tout le jeu de cet examen est d'argumenter.
Il y a toujours, mais c'est la loi du genre, des questions au candidat habillé de la robe de l'avocat, donc des questions dont il ignore encore la substance dans leur réalisation concrète. Il s'agit dans la plupart des cas d'une posture des examinateurs qui tiennent à montrer au candidat qu'il a des limites, et qu'il doit savoir avouer son ignorance temporaire. Le tir sera corrigé à l'EFB.