Il a été très curieux d'assister à la séance de présentation de l'IEJ de ce vendredi 17 octobre 2008 pour les candidats au CRFPA 2009 : y étaient mêlés des candidats au CRFPA, dont on comprend la présence, mais également des candidats à l'ENM, également invités mais pour lesquels l'IEJ de Paris 12 n'est pas particulièrement adapté, ce qui se sait depuis de nombreuses années, enfin, des candidats bivalents : des candidats qui veulent à la fois présenter le CRFPA et l'ENM, comme si JUGER était la même chose que DÉFENDRE, et qu'il n'y avait aucune caractéristique personnelle qui distingue un juge d'un avocat.
Pourtant, même s'ils sont amenés à exercer une partie de leur travail dans les mêmes enceintes, l'un et l'autre sont totalement différents.
En fait, on comprend bien cette bivalence : les candidats, que ce soit pour le CRFPA ou pour l'ENM, sont trop jeunes. Pour le CRFPA, il n'y a aucun âge limite à l'entrée (ni encore moins à la sortie). Pour l'ENM, des bornes sont posées pour les deux extrêmes, bornes qui apparaissent, au moins pour l'entrée, beaucoup trop jeune.
Même problème pour le CRFPA où la plupart des candidats sont trop jeunes : il suffit de les écouter discuter entre eux pour le comprendre, d'entendre des réflexions totalement déplacées par rapport à l'idée de DÉFENDRE son prochain.
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Il convient donc d'envisager un âge idéal, tant pour débuter que pour finir car si les bornes ne sont pas posées aux deux extrêmes, le droit risque d'avoir du mal à progresser. Certains hommes politiques l'ont compris et se l'appliquent à eux-mêmes. D'autres restent pour d'autres raisons que le sens de l'intérêt public, mais simplement pour utiliser le bénéfice de leur immunité parlementaire, de la bienveillance, de la connaissance de numéro de téléphones GSM bien utiles,... bref, tout sauf l'intérêt public.
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Pour les magistrats et avocats, pour faire simple, disons que l'âge idéal pour débuter est de 35 ans mais avec quelques préalables :
- être sorti du girond des facultés de droit depuis au moins huit années pour avoir acquis une expérience autre que celle d'un environnement paradoxal, protecteur et destructeur ; il faut avoir fait du droit, oui, mais ailleurs ;
- avoir une expérience de juriste par un métier qui reste encore à créer puisque ce juriste sera, selon son état d'esprit à ce moment là, soit amené à présenter le concours de l'ENM, soit l'examen du CRFPA ; ce métier n'existe pas ni chez les avocats, ni chez les juges car il s'agit d'un métier exigeant qui pour autant ne doit pas être envahissant, mais permettant d'acquérir une bonne expérience de juriste de terrain, confronté aux procédures et aux droits matériels, tout en ayant son propre vécu avec les chocs de l'existence qui tannent, voire détruisent.
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Ce métier pourrait exister, mais ce serait quoi ?
Car il faudrait bien acquérir une autonomie des moyens de subsistance, s'installer, voire trouver une autre voie.
Actuellement, des jeunes candidats au CRFPA se retrouvent dans des cabinets d'avocats à toujours faire la même chose, souvent bien loin du suivi d'un dossier, ne leur donnant aucun recul du fait de la brièveté de leur stage, sur une affaire dont ils peuvent avoir connaissance. D'autres ne sont que des secrétaires-juristes destinés à remplir des tâches qu'il convient certes d'assurer, mais qui ne sont pas formatrices dans le droit du procès.
Il faut donc créer cette profession entre le simple juriste qui a ses lettres de noblesse, et l' avocat ou magistrat en devenir.
De la faculté à la défense ou au jugement, il faut du temps, que la vie s'écoule un peu, que le juriste prenne conscience que cette vie est difficile, qu'elle n'offre pas que des joies, qu'il prenne épouse (époux), procrée, et après il va découvrir si à son sens, il est plus apte à défendre ou à juger. A son sens seulement, car il faudra bien passer par un tour d'élimination pour garder les meilleurs à chacun de ces deux titres dans chacune de ces deux catégories.
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NDLR : Par défaut de temps, cet article est incomplet ; il sera complété plus tard.
Vous pouvez d'ores et déjà le commenter, mais il n'est pas au terme de la réflexion à mener pour en connaître l'ultime conclusion : quel serait l'âge minimum idéal pour débuter dans l'un ou l'autre des métiers ?
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